Les drones anti-moustiques sont devenus l’arme de prédilection dans la lutte contre la malaria, l’une des maladies les plus meurtrières surtout en Afrique subsaharienne. Elle est provoquée par un parasite transmis par certains types de moustiques, comme l’anophèle femelle.

Le programme national de déploiement des drones anti-moustiques a débuté en janvier 2020 et se poursuit jusqu’aujourd’hui. Ces petits engins aériens électroniques sont utilisés par le ministère de la santé dans différentes opérations. C’est notamment la lutte contre les moustiques, responsables de la propagation de la malaria.

Le directeur de la division paludisme au Centre Biomédical du Rwanda (RBC), Phocas Mazimpaka explique que l’utilisation des drones dans la lutte contre les moustiques s’est avérée une arme de choix.

Grâce à ces drones, le système sanitaire rwandais a enregistré des avancées significatives dans la lutte contre le Paludisme. Phocas Mazimpaka

” Les résultats préliminaires montrent une diminution significative de la densité des moustiques, ce qui a contribué à la réduction des cas de paludisme dans les zones ciblées”, explique-t-il.

Phocas Mazimpaka ajoute que l’utilisation de ces drones se fait dans des zones marécageuses comme dans les marais de Rugende et Kabuye dans la ville de Kigali.

Grâce à ces drones, dit-il, le système sanitaire rwandais a enregistré des avancées significatives dans la lutte contre le Paludisme.

Selon les dernières statistiques du Centre Biomédical Rwandais (RBC), publiées cette semaine à l’occasion de la conférence internationale sur la lutte contre le paludisme, les cas de paludisme au Rwanda ont diminué de plus de 10 % durant les 5 dernières années.

Il en va de même pour les décès liés au paludisme. Ils ont également chuté dans les mêmes proportions.

Phocas Mazimpaka attribue ce résultat notamment à l’utilisation des drones qui ont contribué à la cartographie des sites de reproduction des moustiques et à la pulvérisation de plusieurs sites.

Le responsable indique que les autorités sanitaires prévoient aussi d’utiliser les drones pour diffuser des messages de sensibilisation dans le cadre de la lutte contre le paludisme.

Equipé d’un réservoir de 10 litres transportant une substance larvicide, le drone anti-moustiques suit un itinéraire cartographié à l’avance, et pulvérise l’insecticide sur de vastes sites de reproduction des moustiques comme les marais, les rizières et les eaux stagnantes où se trouvent les larves de moustiques.

“Un drone facilite le survol d’une quarantaine d’hectares en 16 minutes. L’analyse des vidéos et la cartographie des zones infestées sont réalisées en quelques heures, le traitement insecticide peut rapidement avoir lieu par la suite”, explique Phocas Mazimpaka.

Il relève enfin que ces engins volants s’imposent aujourd’hui en tant qu’armes de choix contre la malaria.

Ce nouveau dispositif complète les mesures traditionnelles contre la maladie, notamment la pulvérisation intradomiciliaire.

D’après le ministère de la Santé, ce nouveau dispositif complète les mesures traditionnelles contre la maladie, notamment les tests de diagnostic précoce du paludisme. Il y a également la distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticides aux populations menacées.

Outre les drones anti-moustiques, le Rwanda utilise également des drones livreurs de poches de sang et des drones transporteurs de produits médicaux pour ravitailler ses hôpitaux éloignés.

Le Rwanda intensifie ses efforts de lutte contre le paludisme depuis ces dernières années. L’objectif étant de l’éradiquer totalement en 2030.

Vital Ndayambaje